PROPOSITION #7

La collecte des projets de mémoire pour faire patrimoine commun

La volonté de travailler sur la « collecte des projets mémoriels et patrimoniaux » a été formulée lors du Forum Ouvert « En 2015, quelles actions et quels projets souhaitez-vous expérimenter au regard des droits culturels ? » organisé dans le cadre de la démarche Paideia, les 26 et 27 novembre 2014 à la Condition Publique de Roubaix.
Dès lors, un groupe constitué d’acteurs sociaux et culturels du Département s’est organisé pour réaliser des études de cas concernant les pratiques mémorielles et patrimoniales existantes sur le territoire.
Les enseignements tirés de l’ensemble des cas analysés au regard des droits culturels ont permis d’élaborer cette proposition.
Par l’analyse des projets au regard des droits culturels la question des légitimités à faire mémoire et patrimoine est mise au travail. La notion de « patrimoine commun » est apparue politiquement intéressante pour penser la relation entre le singulier et l’universel.

Convention-cadre du Conseil de l’Europe sur la valeur du patrimoine culturel pour la société – Faro – 2005

Art 2 – Définitions
a) Le patrimoine culturel constitue un ensemble de ressources héritées du passé que des personnes considèrent, par-delà le régime de propriété des biens, comme un reflet et une expression de leurs valeurs, croyances, savoirs et traditions en continuelle évolution. Cela inclut tous les aspects de l’environnement résultant de l’interaction dans le temps entre les personnes et les lieux ;

b) Une communauté patrimoniale se compose de personnes qui attachent de la valeur à des aspects spécifiques du patrimoine culturel qu’elles souhaitent, dans le cadre de l’action publique, maintenir et transmettre aux générations futures.

« Le droit au patrimoine est placé ici avec le droit à l’identité, car il en est un des premiers supports. Les violations de ce droit constituent autant d’empêchements ou de destructions d’accès aux ressources culturelles. La destruction de façon irrémédiable des parties significatives d’un patrimoine culturel est une des façons les plus courantes de porter atteinte à l’identité des personnes et de leurs communautés. C’est une cause directe d’humiliation entraînant aliénation ou violence » [Meyer-Bisch et Bidault, 2010, p. 47]

« Le partage et le développement en commun de valeurs culturelles implique le droit de participer aux mémoires collectives, à la connaissance et à l’interprétation de leur histoire. Le droit à la mémoire est constitutif du droit au patrimoine. Une mémoire, avec ses lieux, ses écrits, ses coutumes et ses institutions, est détenue, entretenue, communiquée par une communauté. Si tel n’est plus le cas, lorsque les « héritiers » sont morts depuis longtemps, cette mémoire est conservée dans la mesure où elle est évaluée comme appartenant au patrimoine de l’humanité, c’est-à-dire à la « communauté humaine » dans son ensemble, avec la possibilité pour tout un chacun, un jour, de s’y référer. […] Il demeure que le droit au respect critique doit toujours être gardé à l’esprit, et que l’humanité entière peut être dépositaire, bénéficiaire et responsable de la mémoire d’un peuple, d’une communauté ou d’une tradition » [Meyer-Bisch et Bidault, 2010, p. 47]

DÉPLOIEMENT DE LA PROPOSITION

ENJEUX

Valoriser la mémoire des habitants et leurs savoirs expérientiels du territoire
  •  Valoriser la mémoire des habitants en tant qu’élément constitutif de l’histoire et du présent des quartiers (droit d’accéder aux patrimoines culturels, droit de participer à la vie culturelle et aux décisions des communautés dont on est membre)
  • Interroger ce qui constitue le patrimoine pour les habitants et tous les acteurs d’un territoire afin de mieux envisager la collecte de témoignages qui font vivre ce patrimoine et mettre en place les outils de conservation adaptés (droit de choisir et de voir respecter son identité culturelle, droit de connaître et de voir respecter sa propre culture ainsi que les cultures des autres, droit d’accéder aux patrimoines culturels, droit de se référer ou non à une ou plusieurs communautés culturelles, droit de participer à la vie culturelle)
Favoriser la réappropriation des espaces de vie par les habitants
  • Valoriser les compétences et les connaissances que les habitants ont de leur territoire de vie pour leur permettre une réappropriation de leur espace de vie et l’expression d’une citoyenneté active (droit d’accéder aux patrimoines culturels, droit de participer à la vie culturelle et aux décisions des communautés dont on est membre)
  • Mieux faire connaître les institutions publiques vouées à la conservation du patrimoine historique et en valoriser les missions afin que chacun puisse en mesurer l’importance et imaginer de nouvelles formes de collaboration avec ces institutions (droit d’accéder au patrimoine culturel, droit de participer à la vie culturelle, droit de participer au développement culturel des communautés)
Favoriser la diversité des interprétations des mémoires et patrimoines
  • Donner à voir et à comprendre le territoire comme un écosystème ouvert, riche d’une diversité culturelle qui n’enferme pas dans des communautés mais permet le croisement des histoires individuelles et collectives (droit de connaître et de voir respecter sa propre culture ainsi que les cultures des autres)
  • Garantir une diversité d’interprétations de l’histoire d’un territoire, en permettant une dialectique entre l’histoire commune et l’histoire singulière de chacun (droit de choisir et de voir respecter son identité culturelle, droit de connaître et de voir respecter sa propre culture ainsi que les cultures des autres, droit d’accéder aux patrimoines culturels, droit de se référer ou non à une ou plusieurs communautés culturelles, droit de participer à la vie culturelle)
Créer du liant entre les initiatives pour développer un patrimoine commun
  • Réinterroger le lien entre les initiatives portant sur la mémoire initiées par les habitants et l’institution publique (droit de participer à la vie culturelle, droit de participer au développement culturel des communautés)
  • Créer un patrimoine commun permettant de dépasser la vision dualiste « patrimoine public » et « patrimoine privé » (droit de participer à la vie culturelle, droit de se référer ou non à une ou plusieurs communautés culturelles, droit de participer au développement culturel des communautés)
  • Accompagner les initiatives des habitants en soutenant la création d’une communauté capable de mener un travail de mémoire de façon autonome (droit de participer à la vie culturelle, droit de se référer ou non à une ou plusieurs communautés culturelles, droit de participer au développement culturel des communautés)

 « L’extension des limites du « patrimoine » à des catégories de plus en plus nombreuses de biens, ainsi que la limitation corrélative des moyens des pouvoirs publics, nécessitent une prise en charge, une appropriation, du patrimoine par l’ensemble du corps social. La conservation du patrimoine apparaît alors comme un projet collectif conduit en partenariat, associant des représentants des trois types d’acteurs (publics, civils, privés). Ce type de démarche revêt un intérêt majeur non seulement pour la prise de conscience identitaire des communautés impliquées mais aussi pour l’intégration sociale et le développement d’une culture démocratique. C’est pourquoi l’identification de toutes les valeurs patrimoniales, ainsi que de leurs synergies, est au principe d’une gouvernance démocratique » [Meyer-Bisch et Bidault, 2010, p. 53]

Les collectivités territoriales partagent avec les États, parfois avec les organisations internationales et avec les citoyens, la responsabilité de la connaissance, de la sauvegarde, de la conservation, de l’entretien, de la médiation… des patrimoines anciens ou vivants qui s’avèrent être aussi des ressources symboliques faisant repère pour la société. Ces derniers se posent comme une « traduction » des récits de vies de ceux qui les ont créés, comme de ceux qui y ont successivement vécu… Ils interrogent l’être du XXIe siècle sur son action pour préserver et développer un territoire et le transmettre aux générations futures (voir la Convention cadre du Conseil de l’Europe sur la valeur du patrimoine culturel pour la société, Faro 2005) » [Lerat-Hardy, 2015, p. 48]

À l’appel de la démarche Paideia, un groupe de travail a été créé en 2013 au sein de la direction de la culture du conseil départemental du Nord pour questionner ces pratiques autour de la notion de mémoire vivante, expression voulant signifier une mémoire en action, agissante, c’est-à-dire un ou des acte(s) mémoriel(s) orienté(s) vers un objectif (social, culturel, patrimonial, civique) dans une dynamique de partage et de reconnaissance. Cette thématique a croisé les intérêts de nombreux acteurs (institutions patrimoniales, services départementaux, associations, chercheurs, habitants). Au fur et à mesure des échanges, et au regard des expériences passées, nous avons collectivement fait le constat d’un manque criant de connaissance et de médiatisation de ces projets. Faciliter leur appropriation par les citoyens est une préoccupation forte.(…)
Comment savoir aujourd’hui ce qui a été réalisé dans tel ou tel territoire ? Comment évaluer les retombées de ces projets ? […] La médiation peut élargir son champ de collecte (traditionnellement circonscrit) et prendre en compte différents facteurs (nouveaux ou inattendus) dans la construction de l’histoire individuelle et collective. La palette d’outils et d’expériences proposées par le projet de mutualisation que nous envisageons (base de données en 2015) vise à un perfectionnement méthodologique et à une sensibilisation déontologique.» [Collectif groupe mémoire, 2016, p. 82-83]

« L’approche des droits culturels nous a obligés à repérer tous les acteurs possiblement concernés en amont ou en aval, dans leur variété et sans limitation de nombre. La valeur ajoutée se situe dans la conscientisation de l’articulation des enjeux de l’expression/restitution, des sphères public/privé et des dimensions individuelles/collectives, ou des temporalités passé/présent/avenir…  […] Elle nous permet de faire apparaître les creux, ce qui a été oublié, les précautions à avoir ou les vigilances, identifier ce qui peut être dit, ou pas, les dissensus à prévoir, à anticiper, à accompagner, etc. […] Plus que la conservation de la mémoire, ces projets visent à permettre l’expression et la transmission. La recherche d’une meilleure prise en compte des acteurs doit être développée dans les processus de conservation ou de patrimonialisation, en général. L’approche au regard des droits culturels interroge « l’accueil de la mémoire » que les institutions ont pour mission d’assurer. Elle questionne notre capacité à accueillir les donateurs, le statut que nous leur donnons et le lien que nous cultivons (ou pas) avec eux. Ces projets font apparaître des données qualitatives, ouvrent à des remises en questions probables de préjugés (acquis ?), pour une géographie sociologique et temporelle renouvelée… Elle donne accès à la richesse des histoires individuelles et développe des capacités collectives à s’en saisir dans l’intérêt général. [Collectif groupe mémoire, 2016, p. 82-83]

PROBLÉMATIQUES

Essoufflement des dynamiques mémorielles sur le long terme
  • Essoufflement des dynamiques mémorielles sur le long terme et dispersion des savoirs produits. Initiées par les pouvoirs publics ou par des acteurs de la société civile, comment faire perdurer ce type d’expériences, faire vivre les données qu’elles ont permis de récolter et capitaliser ?
Se repérer dans la multitude des projets mémoriels conduits
  • Tension entre la diversité des formes de témoignage et des récits récoltés et la nécessité de les rendre repérables et identifiables. Quels outils mettre en place pour capitaliser les témoignages récoltés et faire le lien entre les différentes démarches mémorielles existantes ?
La légitimité à faire mémoire et/ou patrimoine
  • Tension entre la reconnaissance des patrimoines privés et l’injonction à la conservation qui s’applique à tout patrimoine. Comment permettre à chacun de devenir un acteur de la conservation du patrimoine aussi bien dans ses composantes immatérielles (les mémoires) que dans les objets et les biens qui catalysent ces histoires (privées ou communes) ?
  • Tension entre la logique « projet » et le besoin d’affirmer un droit à l’expérimentation. Comment faire place à l’inattendu et à une conduite dynamique des projets de mémoire ? Comment accepter l’expérimentation et les risques qu’elle comporte ?
  • Tension entre la diffusion des démarches patrimoniales citoyennes et la spécificité des missions des institutions en matière de patrimoine. Comment les processus de recueil de la mémoire d’un territoire deviennent des moments de valorisation des missions des institutions patrimoniales ?
Relier l’intime et le public / le singulier et l’universel
  • Tension entre le besoin d’instituer une communauté autour d’un patrimoine commun et le niveau de mobilité et l’ouverture de cette communauté patrimoniale. Quels outils se donner pour instituer une communauté (patrimoniale) d’habitants capable de définir rôles et responsabilités de chacun dans le travail de récolte de la mémoire ?
  • Tension entre le caractère collectif de ces démarches et la dimension souvent intime des récits récoltés. Comment ces démarches peuvent-elles permettre l’expression de l’intime et du commun ?
  • Tension entre le local et le global, le personnel et le collectif, le singulier et l’universel. Comment créer des dynamiques permettant à chacun de valoriser une histoire personnelle en lien avec une histoire collective qui peut dépasser le contexte local et se relier à des problématiques universelles ?
S’attacher plus aux patrimoines qu’à la patrimonialisation
  • Tension entre les objectifs propres aux projets mémoriels et patrimoniaux et les externalités positives qu’ils génèrent. Comment valoriser ces externalités positives (être et faire ensemble, connaître les autres, aide mutuelle, circulation des savoirs) ? Comment ne sont-elles pas des effets secondaires mais une partie intégrante de ces actions ?
  • Tension entre processus et résultats des démarches de récolte mémorielle. Dans les démarches de mémoire le processus est aussi important que le produit final : comment le valoriser auprès des institutions au même titre que le résultat final ?
  • Tension entre une logique de présentation des résultats (les délivrables) auprès des bailleurs et le besoin de valoriser toute la richesse d’un processus de récolte de récits. Comment imaginer des nouveaux modes de valorisation du processus dans sa globalité ?

« De nombreux cas d’école relèvent de coopérations culturelles pour mener à bien des projets mémoriels ou patrimoniaux sur un territoire. Faire participer les habitants devient petit à petit un principe. Pour autant les objectifs n’en sont pas toujours clairs. Pourquoi aller collecter le témoignage d’un tel ou d’un tel dans le cadre d’un renouvellement urbain par exemple ? Quels liens faisons-nous ? Quel sens commun faisons-nous ? Les professionnels de la mémoire ou du patrimoine, les amateurs, les experts et les novices, les élus et autres acteurs peuvent se retrouver impliqués dans un même projet. Tous sont importants. Reste à savoir si tous y jouent un rôle non pas « semblable » mais « qui compte » dans ce qui se dessine, au passé, au présent, au futur. L’objectif est une appropriation par chacun, et en lien, des patrimoines qui élèvent le sens de la vie quotidienne » [Publication Paideia, 2015, p. 92]

« Les politiques de protection et de mise en valeur du patrimoine, même assorties de contraintes, ont potentiellement des impacts positifs sur les populations (amélioration du cadre de vie, lutte contre l’habitat indigne…). Toutefois elles peuvent aussi induire une « gentrification » des quartiers, aussi il faut s’assurer que les actes de conservation, de réhabilitation du patrimoine se font dans le respect des habitants, afin qu’ils ne soient pas chassés de leur lieu de vie (du fait d’une augmentation des loyers par exemple). La revitalisation de centres ou de quartier urbains anciens doit générer ou recréer la mixité sociale et permettre aux populations d’y vivre au quotidien avec les commerces de proximité nécessaires. L’espace public ne doit pas être « muséographié », les aires d’expression de la vie collective locale doivent subsister. Les territoires dont l’attractivité touristique espérée se trouve accrue par la réhabilitation du patrimoine culturel, doivent rester accueillants pour les habitants » [Lerat-Hardy, 2015, p. 48]

 « Beaucoup d’outils de gestion des espaces naturels visent à constituer des « réserves de nature ». C’est-à- dire une exclusion de portions d’espaces, identifiés comme remarquables, dont la vocation dominante devient la conservation de la biodiversité avec la limitation de l’accessibilité à un public bien souvent auto désigné. Cette option permet de sauver les joyaux de patrimoine naturel des territoires mais génère des incompréhensions et un manque d’appropriation. L’approche par les droits culturels pourrait permettre de modifier ce processus. Les espaces naturels témoignent de nous… tous ! Les espaces naturels sont intrinsèquement liés à nos activités, à nos pratiques de l’espace. Ils sont l’héritage et les témoins d’activités passées (par exemple, les chaumes secondaires de montagne, créées par défrichement, puis utilisées comme pâturages). Ils constituent une mémoire vivante de notre histoire (stock de pollens et de graines sur de longues chronologies). Dans ce cas, la conservation de ce qui devient un patrimoine naturel nécessite des interventions volontaristes type « écomusée naturel » (par exemple les chaumes secondaires sont recolonisées par la forêt du fait de la déprise agricole, et pour ne pas mettre en péril les espèces patrimoniales, la collectivité doit payer des agriculteurs pour entretenir ces milieux). Les espaces naturels évoluent avec la société et, en ce sens, ils sont des miroirs de nos modes de vie actuels. Ainsi, aujourd’hui, les loisirs et le tourisme questionnent fortement les politiques des espaces naturels avec de nouveaux équilibres à trouver : valoriser sans dégrader » [Dubocage, 2016, p. 84]

« La mise en débat des représentations mémorielles réciproques exige de se référer aux balises des droits culturels. Par exemple, respecter, identifier et comprendre le patrimoine culturel d’autrui, devient un impératif éthique incontournable pour développer des projets autour des mémoires et des patrimoines. Cette balise fixe les droits et responsabilités réciproques des personnes et des groupes de personnes. Elle leur donne la liberté d’exprimer leurs propres mémoires, seule ou en groupe, mais dans le respect des dignités d’autres expressions mémorielles aux interprétations différentes. Cette tension interprétative devient alors sujet et objet de débat pour d’autres » [Akincy et Naudé, 2013, p. 89]

MISE EN ŒUVRE

Développer les conditions favorisant l’expression et le croisement des histoires
  • Garantir la mise en place des conditions favorisant l’expression et le croisement des histoires

– Créer des espaces de confiance pour l’expression des personnes et de leur histoire associant une diversité d’acteurs et de compétences
– Mettre en place les collectes sur des thématiques particulières
– Partir du langage et des mots des personnes
– Mobiliser des codes d’expression artistique divers pouvant exalter/sublimer les savoirs de chacun
– Faire que les personnes dont les témoignages sont recueillis participent à la définition du cadre du projet

Développer des outils de récolte, de capitalisation et de valorisation des mémoires
  • Travailler sur les outils de récolte, de capitalisation et de valorisation des mémoires

– Utiliser différents médias pour capitaliser et diffuser les témoignages recueillis
– Repérer les lieux de dépôts des outils et productions des projets mémoriels
– Produire des outils et des supports transférables, adaptables et réutilisables par d’autres communautés de mémoire
– Interroger l’adéquation des outils repris d’autres démarches mémorielles
– Accompagner les communautés à la création de leurs propres outils de travail dans les processus de de récolte et valorisation des mémoires
– Développer des politiques de collecte concertées (associant habitants, associations, chercheurs, professionnels du patrimoine)
– Mettre en place des outils de conservation adaptés

  • Partager et valoriser les données et les histoires recueillies

– Donner à la valorisation sa juste place dans les démarches de récolte des mémoires
– Mettre en place une valorisation adéquate, adaptée et acceptable
– Exploiter des dispositifs artistiques pour transmettre
– Mettre en lien les plateformes et les outils de différentes démarches de récolte mémorielle
– Exploiter les TIC pour un accès à distance et différé dans le temps aux ressources collectées
– Concevoir une valorisation avec l’ensemble des acteurs

Légitimer et soutenir les communautés patrimoniales
  • Travailler à la définition de ce qui fait patrimoine

– Appréhender ce travail comme un processus continu et toujours inachevé
– Identifier les convergences d’intérêts dans la co-construction
– Travailler à la reconnaissance réciproque des patrimoines entre institutions et habitants
– Définir un patrimoine commun en réinterrogeant la frontière entre patrimoine public et patrimoine privé

  • Travailler dans la durée et les temporalités des projets (inter-temps)

– Accompagner à l’autonomisation dans les projets de collecte
– Former et se former à la collecte de témoignages
– Former un groupe aux méthodes d’intelligence collective
– Permettre un accès dans le long terme aux récits récoltés pour qu’ils fassent mémoire commune
– Travailler les liens intergénérationnels mobilisés dans les projets

Développer des processus mémoriels ou patrimoniaux favorisant la complémentarité des savoirs
  • Valoriser les processus mémoriels aussi bien que les produits résultant du processus

– Documenter le processus de récolte
– Créer les outils qui valorisent les externalités positives des démarches de récolte et permettent de faire la démonstration de la portée sociale de ces projets
– Mettre en place des modalités d’évaluation co-construits portant sur l’éthique des processus de récolte des mémoires
– Organiser des temps d’échanges et de formation autour des projets patrimoniaux

  • Mettre en place des processus qui valorisent les compétences de chacun des acteurs impliqués / croiser et développer les compétences

– Associer des expertises professionnelles et techniques à la récolte des témoignages
– Mettre en jeu les compétences de chacun à être à la foi émetteur, récepteur et transformateur d’une histoire
– Faire de chaque moment de transmission un moment d’expression des personnes présentes
– Faire participer les personnes à la récolte
– Faire participer à la mise en place des dispositifs de transmission
– Partager les expériences de terrain de récolte pour favoriser l’apprentissage mutuel entre personnes impliquées dans ces démarches
– Se former aux méthodes de collecte
– Expérimenter des méthodes de transmission fruits d’expérimentations et de prototypes

  • Dans la complémentarité des compétences, renforcer et valoriser ses propres compétences

– Conseiller-accompagner les citoyens dans la collecte
– Être force de proposition et acteurs de la politique culturelle, en conscience des compétences des acteurs publics, reconnaître comment ses propres compétences peuvent venir les enrichir
– Travailler le lien entre les démarches mémorielles et les politiques culturelles

Garantir des gouvernances équilibrées entre acteurs civils, politiques, privés
  • Développer les compétences en matière de gouvernance de la communauté d’acteurs impliqués dans le processus mémoriel

– Élaborer des chartes de gouvernance des communautés qui se constituent autour d’une histoire commune
– Mise en place d’outils de gouvernance d’un groupe qui se fédère autour d’un projet collectif
– S’accorder sur une déontologie commune d’accompagnement de projets mémoriels au regard des droits culturels (collecte – suivi – valorisation)
– Travailler à un langage commun
– Exploiter la pratique artistique pour sa capacité à fédérer des personnes issues de cultures diverses afin de les réunir autour d’une pratique commune (N64).

« Réalisation des conditions permettant le droit à l’identité et aux patrimoines culturels. La réalisation du droit au patrimoine se définit comme une large appropriation des valeurs qu’il contient. La pratique administrative montre qu’un certain nombre d’Etats ont entrepris de développer, par divers moyens, la connaissance du patrimoine en favorisant le libre accès, l’usage et la fréquentation, en cherchant à impliquer des catégories de plus en plus larges de publics. Toutefois, l’implication du public ne peut se limiter à la liberté d’accès et à la diffusion. La participation des communautés culturelles à l’identification, à l’interprétation et aux processus de mise en valeur apparaît à la fois comme un objectif et comme une nécessité, un but et un moyen » [Meyer-Bisch et Bidault, 2010, p. 53]

 À l’initiative du Service Social Maritime et de l’IDDAC, le projet « Mémoires d’Estuaires » a réuni des acteurs territoriaux culturels, éducatifs et sociaux. Sectoriellement dispersés, ces acteurs se sont engagés communément par de mêmes valeurs dans une opération liant collecte orale et créations artistiques autour de la mémoire d’hommes et de femmes ayant travaillé dans les métiers attachés aux pêches proches et lointaines, au pilotage et aux bacs de Gironde. […] À partir d’un territoire donné, artistes, habitants, scientifiques, enseignants, acteurs culturels et sociaux sont ainsi en mesure de partager des points de vue différents et de définir des valeurs communes tout en respectant leurs singularités territoriales représentatives de la diversité qui « fait territoire ». […] Coproduire avec les personnes directement – ceux qui ont travaillé – et indirectement – ceux qui l’habitent –, prendre le temps de regarder les lieux que nous arpentons, aller à la rencontre et à l’écoute d’autrui en façonnant des solidarités de proximité, voilà certainement une autre manière d’appréhender le(s) territoire(s) et le(s) patrimoine(s), ce qui n’est pas sans interroger nos politiques publiques et se rapprocher des positions du Conseil de l’Europe (Faro 2 005) et de la Déclaration de Fribourg (2007) sur les droits culturels » [Treille, 2013, p.56]

« En 2013, puis en 2014, dans le contexte des célébrations nationales du centenaire du début de la Première guerre mondiale, les réseaux des services d’archives de France ont participé à une première grande opération de collecte de documents conservés par les particuliers. […]  Pour moi, ce développement rejoint également l’engouement du public pour la participation que l’on peut voir via les sites internet ou les réseaux sociaux. Les projets d’indexation collaborative, où chaque lecteur travaille aux recherches de l’autre, sont appréciés des internautes. De même, beaucoup d’artistes contemporains travaillent sur cette synergie de l’artiste et du public : les spectateurs et lœ’uvre interagissent […] Les services d’archives et les institutions patrimoniales dans leur ensemble, doivent aujourd’hui comprendre ces nouvelles demandes du public. Il ne suffit plus de « donner accès » aux ressources, ni même de les expliquer et contextualiser. Les lecteurs et les curieux forment un public assidu et attaché au partage du patrimoine. Ils cherchent à échanger et contribuer activement à la mise en valeur de nos ressources » [Laplanche, 2016, p. 74-75]

« J’ai découvert la déclaration de Fribourg et la démarche Paideia dans un second temps. Mais selon moi elle s’inscrit de façon très cohérente en soulignant la nécessité d’un partage plus accru et d’une prise en compte très forte des parties prenantes. Ce sont des notions qui étaient sous-jacentes à mon travail depuis plusieurs années, mais qui s’en trouvent dès lors complètement réaffirmées. Par exemple, la prise en compte des lycéens et des collégiens très en amont, dès le début de l’idée a été une clé dans l’appropriation du projet. Désormais je souhaiterais pouvoir encore plus associer les partenaires tout au long du processus de création en train de se faire.» [Motin, 2016, p. 77]

CAS D’ÉCOLE

Grande collecte 14-18 et Droits culturels – N39

Observateur(s) : Martine Dumont (contact)

Institutions : Archives départementales du Nord – Direction de la Culture – Conseil Départemental du Nord

Résumé : Partage de l’histoire des familles du Nord pendant la Grande Guerre au travers d’une politique publique de collecte et de valorisation d’archives privées. Les personnes détentrices de documents ou objets issus du 1er conflit mondial sont accueillis aux archives départementales, soit pour en faire don, soit pour en faire une reproduction. Cette action a donné lieu à un enrichissement du patrimoine public.

 Ce cas d’école analyse au regard des droits culturels comment cette action favorise la constitution d’un patrimoine commun à travers la coopération entre institutions publiques (Archives) et privées (familles).

Des territoires et des hommes. La mémoire partagée – N57

Observateur(s) : Mathilde Wybo (contact)

Institutions : Université Lille – Laboratoire IRHIS

Résumé : Projet de valorisation de l’histoire des quartiers inscrits en « politique de la ville ». Ces quartiers sont situés à l’extérieur de la ceinture de boulevard qui entoure le centre urbain doté d’un patrimoine ancien et reconnu. Le projet repose sur la mise en place et l’animation d’ateliers participatifs (recherches sur l’histoire et la mémoire du quartier, découverte de l’environnement urbain, des archives communales, travaux de collectes, modélisation, pratiques artistiques et de valorisation)

 

Ce cas d’école analyse au regard des droits culturels ce que produit ce type d’action en termes de cohésion sociale et urbaine.

Collectif "À la croisée des chemins" – N63

Observateur(s) : Florence Rousseau (contact)

Institutions : Structure « histoires de mémoires » – Collectif « à la croisée des chemins »

Résumé : Accompagnement d’un collectif d’habitants qui souhaite travailler sur la collecte de mémoires et la transmission par des expressions artistiques. Travail de formation à la collecte, la transmission et valorisation mémorielle (définition de thématiques, expérimentation individuelle et collective de diverses méthodes de collectage, de transmission et de valorisation).

 Ce cas d’école analyse au regard des droits culturels l’accompagnement d’un collectif d’habitants vers leur autonomisation en tant que « collecteurs de mémoires » du territoire.

"Elle m'a dit, Fiteiro Cultural : Je tchatche, tu jactes, nous causons sur les ondes" 2014 – N64

Observateur(s) : Lamia Chakroun (<a href=”mailto:%20ajs2@wanadoo.fr”>contact</a>)

Institutions : Association Juste Solidaire (AJS), Le Bon emploi de la solidarité

Résumé : L’AJS est une association fondée il y a 30 ans à Dunkerque qui travaille dans le domaine de l’insertion et de l’aide alimentaire aux familles. Les projets culturels menés sont un des leviers d’action explorés. La diversité culturelle a toujours été le credo de l’association qui tend à en montrer la richesse. Le projet «Je tchatche, tu jactes, nous causons sur les ondes» répond à un appel à projet de l’ACSE et a pour objet de travailler sur les pratiques linguistiques des populations dans le Nord Pas de Calais. L’AJS a mis en place et animé avec des artistes-intervenants des ateliers d’écriture et de mise en partage de témoignages. Une émission radio, un livre et des tableaux ont été réalisés pour retracer ces mémoires captées à travers la langue.

Ce cas d’école analyse au regard des droits culturels comment une telle action permet de valoriser la diversité culturelle à travers la constitution d’un groupe de personnes mettant en partage leurs mémoires et savoirs.

Bar des mémoires – Cambrai – N65

Observateur(s) : Maxime Ly (contact)

Institutions : Association mémoires du travail

Résumé : Le service Ville d’Art et d’Histoire de Cambrai et l’association mémoires du travail ont organisé dans un café une rencontre avec les habitants d’un ancien quartier industriel de la ville faisant l’objet d’un renouvellement urbain. Il s’agissait d’évoquer par des témoignages et des projections d’images d’archives l’histoire industrielle du quartier mais également de parler des nouvelles infrastructures et des grandes étapes de restructuration. Une artiste a présenté son travail réalisé sur le renouvellement urbain avec les enfants du quartier.

Ce cas d’école analyse au regard des droits culturels en quoi ce type d’action favorise l’appropriation du quartier par ses habitants (son histoire comme son devenir).

ANALYSE D’UNE PRATIQUE

Récit de la pratique N57

« Le projet a été initié à la demande du centre social qui a sollicité le service de la politique de la ville et les archives municipales pour mener un projet sur la « mémoire des quartiers ». Le projet a duré 3 ans (de 2003 à 2006) à Douai. Les Archives communales de Douai en ont été les maîtres d’œuvre en partenariat avec l’association des Centres sociaux de Douai (5 centres sociaux répartis dans 5 quartiers).

Le projet avait pour but de valoriser l’histoire des quartiers inscrits en « politique de la ville », relativement éloignés du centre ville. Ces quartiers sont situés à l’extérieur de la ceinture de boulevards (anciens remparts) qui entourent le centre urbain doté d’un patrimoine ancien et reconnu.

Le projet reposait sur la mise en place et l’animation d’ateliers dans les quartiers, avec l’appui des cinq antennes de l’ASCD (Association des Centres Sociaux de Douai) réparties dans cinq quartiers.

Dans chacun des quartiers, un atelier a permis de mobiliser la population (adulte et/ou jeunesse – selon les possiblités du centre social, les relais possibles, les dynamiques en cours), afin de réaliser des recherches sur l’histoire et la mémoire du quartier, découvrir l’environnement urbain, découvrir les archives communales, collecter documents et archives.
Des ateliers sensibles ont été mis en place avec les enfants (dessins du quartier, fresque, maquette de la ville) en partenariat avec le musée de la Chartreuse (musée de la ville) et le CAUE du Nord.
Un atelier « jeunesse » a été animé (atelier mené au sein de l’équipe du journal de quartier).

Des outils de valorisation (plaquettes, expositions itinérantes, exposition générale, maquette, fresque, etc.) ont été conçus avec les habitants (le plus possible).
Des restitutions (expositions sur panneaux) ont eu lieu dans chaque quartier (entre 2004 et 2006). Une exposition finale a été organisée à la halle aux draps de Douai (hôtel de ville) à la fin du projet (juin 2006).
Des témoignages ont été collectés (notes et enregistrements sonores). Des archives privées (photographies surtout) ont été prêtées par les habitants et numérisées par le service des archives. 100/120 personnes ont été mobilisés au total (noyau de 30 personnes environ) »

Article 3a
  • Possibilité pour les gens de s’exprimer sur leur cadre de vie et leur participation à la vie urbaine (travail, vie sociale, culturelle, sportive, politique etc.), de témoigner de leurs parcours : pratiques d’entretiens (méthode compréhensive, pas de jugements, facilite l’expression).

En revanche, le périmètre du projet est défini par la géographie de la politique de ville (définition de ces territoires par le négatif : chômage, pauvreté…). De plus, les 6 quartiers concernés par le projet formaient presque l’essentiel du territoire extra-muros de la ville mais il en manquait deux, ce qui semble dommage.

[Art. 3a – L’analyse rend compte des conditions mises en œuvre pour favoriser l’expression singulière des personnes impliquées dans le projet. Les analyses au regard de ce droit permettent de « débusquer » les processus d’assignation des personnes à des identités déjà toutes constituées ou à des éléments de celles-ci]
Article 3b
  • Valorisation des quartiers (lieux d’identification), valorisation des différences territoriales, des spécificités. Il s’agissait de donner différents points de vue avec l’objectif de diversifier les sources grâce à la collecte d’archives privées. Différents groupes d’âges sont pris en compte (place donnée aux jeunes). En revanche, la représentativité est imparfaite. Certaines populations sont moins ou pas impliquées.
[Art. 3b – L’analyse permet de mieux saisir comment se traduit la notion de « diversité culturelle » dans la pratique : à quoi cette diversité renvoie-t-elle et comment celle-ci est prise en compte dans l’action menée ? La prise en compte de la diversité peut parfois conduire à des formes d’assignation identitaire au travers l’usage de « catégories » établies – Art. 3a. L’analyse rend compte des conditions mises en œuvre pour que les références culturelles et savoirs correspondants s’interprètent et puissent constituer des ressources partagées]
Article 3c
  • Découverte de l’histoire de la ville et de ses quartiers, accès aux ressources des archives municipales, visite du musée… Possibilité de contribuer à l’enrichessement des fonds patrimoniaux (prêts ou dons d’archives)
[Art. 3c – L’analyse permet de saisir comment se traduit le droit au patrimoine culturel dans la pratique. Elle rend compte des légitimités à faire « mémoire » et « patrimoine » et la façon dont les personnes peuvent y participer – Art.5]
Article 4
  • Différents groupes sociaux et culturels, partage des mémoires individuelles et collectives. Différentes catégories d’âge sont prises en compte ainsi que les « petites » et « grandes » histoires des quartiers. L’histoire est une rencontre interculturelle, comme le disait un habitant : « Ecrire l’histoire de son quartier c’est toujours une rencontre avec des lieux, des hommes et leurs représentations particulières d’un passé »
[Art. 4 – L’analyse permet de saisir comment se traduit l’implication des « communautés » dans la pratique. Dans le cas présent, cela semble renvoyer aux « groupes sociaux et culturels » ou des « catégories » sans que nous sachions qui y fait référence – Art 3a]
Article 5
  • Possibilité de contribuer à l’enrichessement des fonds patrimoniaux, de visiter des lieux culturels de la ville, de témoigner et partager son témoignage. En revanche, le projet était à la fois long (3 ans) et court (quelques mois sur chacun des quartiers). Dans de nombreux cas, ce rythme n’a pas permis un ancrage durable de nouvelles pratiques culturelles.
[Art. 5 – L’analyse permet d’interroger le processus participatif : qui en définit les cadres et les temporalités ? Quelles sont les modalités de participation mises en œuvre ? Quels débats publics sont ouverts ?…]
Article 7
  • Pour mobiliser les habitants : communiqués diffusés dans le journal municipal, tracts disposés dans des lieux stratégiques, etc. Participation des habitants à la conception des supports de communication et d’information. Les réalisations artistiques ont été installées dans les centres sociaux. Les plaquettes sont consultables en PDF sur Internet. Contribution à un journal de quartiers distribué dans les boites aux lettres. En revanche, densité du projet, manque de temps pour informer, notamment les élus qui furent présentés aux inaugurations mais peu présents dans l’ensemble.
[Art. 7 – Cette analyse montre que l’ « information » ne consiste pas seulement à « produire des données » et les diffuser. Le droit à l’information nécessite de comprendre comment les données sont produites, diffusées, réceptionnées. De même ce droit interroge les conditions mises en œuvre pour que toutes personnes impliquées puissent informer et s’informer – corriger des informations erronées]
Article 8
  • Rapprocher les habitants, développer des échanges d’expériences et des rencontres entre quartiers, entre habitants et professionnels. Importance des rencontres intergénérationnelles au cours du projet. Des habitants ont découvert, pour certains, le centre social du quartier et s’y sont investis. L’image des centres sociaux a changé.
[Art. 8 – L’analyse rend compte à la fois des coopérations nécessaires à la mise en œuvre du projet lui-même et des coopérations générées par cette mise en œuvre]
Conclusion

L’analyse au regard des droits culturels montre toute la difficulté que nous pouvons avoir de sortir des critères habituels de réussite/échec d’un projet. Si l’enjeu d’un tel projet est de développer la cohésion sociale et urbaine, l’analyse politique d’un tel projet au regard des droits fondamentaux des personnes concernées et/ou impliquées paraît essentiel – tout projet mémoriel/patrimonial porte des enjeux de démocratie.

RESSOURCES

  • « Du droit à la culture aux droits culturels. Une première année d’observation et d’évaluation des politiques publiques départementales au regard des droits culturels », Publication Paideia, 2013.
  • « Itinéraires. Du droits à la culture aux droits culturels, un enjeu de démocratie », Publication Paideia, 2015.
  • « Ouvertures de chantiers, développer les droits culturels dans le champ du social, la lecture publique et le numérique, les patrimoines, mémoires et paysages, l’éducation et la jeunesse », Publication Paideia, 2016.
  • Convention-cadre du Conseil de l’Europe sur la valeur du patrimoine culturel pour la société – Faro – 2005
  • Meyer-Bisch P., Bidault M., Déclarer les droits culturels. Commentaire de la Déclaration de Fribourg. Zurich, Bruxelles, Schulthess, Bruylant, 2010.
  • Akincy S. et Naudé N., « Patrimoine et mémoire », in Du droits à la culture aux droits culturels, Publication Paideia, 2013, p. 89
  • Treille C., « Mémoire ouvrière de l’estuaire de la Gironde aux Cercles de Gascogne », in « Du droits à la culture aux droits culturels », Publication Paideia, 2013, p. 56
  • Lerat-Hardy M-C., « Les patrimoines, les mémoires et les territoires », in Itinéraires, Publication Paideai, 2015, p. 48
  • Lerat-Hardy M-C, « Identifier et développer les droits culturels dans les patrimoines, les mémoires et les paysages », in Ouvertures de Chantiers, 2016, p. 68
  • Laplanche J., « La grande collecte, archives de la première guerre mondiale dans la Manche », in Ouvertures de chantiers, 2016, p. 74
  • Motin J., « Holloway, Jean 15 ans en 44. Un projet de création artistique différent », in Ouvertures de chantiers, 2016, p. 76
  • Pouthier F., « Paysages d’estuaire(s), des artistes et des habitants coproducteurs d’un bien commun patrimonial et passeurs de territoires ? », in Ouvertures de chantiers, 2016, p. 78
  • Collectif groupe mémoire, « Un recensement collaboratif des « projets mémoires » dans le Nord », in Ouvertures de chantiers, Publication Paideia, 2016, p. 82
  • Dubocage F., « Le schéma des espaces naturels du Territoire de Belfort », in Ouvertures de chantiers, 2016, p. 84
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