Module 1 – Restitution des ateliers

« Quels sont les défis et les questions difficiles à soulever pour traduire les droits culturels dans nos politiques et nos pratiques professionnelles » ?

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a. Comment parler des droits culturels sans effrayer ?
Comment ne plus parler de culture pour ne faire que de la culture ?

• Importance de travailler sur la sémantique pour favoriser la communication et créer des outils
• La question du sens pour une nouvelle politique publique
• Cloisonnement institutionnel : quel impact sur le financement et donc sur la place de la création artistique ?

b. Quid de la culture dans la future reforme territoriale dans un contexte de raréfaction des fonds publics ? 

Constats de départ : la culture n’est pas une compétence obligatoire des départements et nous sommes dans un contexte de raréfactions des moyens. Quelle place pour droits culturels dans ce contexte ?
Qu’est-ce qu’on met sous le mot culture ? Il s’agit d’une notion large et plurielle, pas restreinte à la question artistique, maillon important dans le développement des territoires.
Transversalité pour donner tout son sens à la notion de culture et à toutes les compétences du département, avec une attention au « danger » de dilution de la culture ? Nous croyons que ça ne soit pas le cas. Qu’ il ne s’agit que d’une inquiétude non fondée : la culture est partout en ne peut pas disparaître.
A qui revient le portage ? Chaque compétence doit être respectée, chacun doit être reconnu à sa place. Le service culturel pourrait donc garantir le portage.

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c. Construire des actions culturelles avec des travailleurs sociaux à partir des droits culturels. Comment légitimer la question des droits culturels dans le travail social.

Constats sur la condition actuelle du travailleur social : Quelles représentations ? Quelle différence entre travail individuel et collectif ?  Quelles frontières entre accompagnant et accompagné ?
• Nous questionner sur une nouvelle posture professionnelle implique un travail sur le vocabulaire que l’on utilise.
• Communication sur le nouveau métier de travailleur social
• Travailler avec les partenaires dans un réseau qui peut être élargi
• Besoin de s’approprier la question des droits de l’homme

d. Comment vulgariser les droits culturels ?

• Élaborer un vocabulaire
• Un cheminement personnel est nécessaire pour susciter le cheminement chez l’autre
• Élaborer des outils de communication pour parler des droits culturels de façon concrète
• Introduire les droits culturels dans les référentiels de métiers

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e. Comment positiver / dynamiser ce qui est vécu comme une contrainte obligatoire ou réglementaire ? Poids du politique et/ou du financeur par rapport aux initiatives d’habitants.

• Remettre en place et rediscuter la citoyenneté, le faire ensemble, l’illusion de la  démocratie participative
• Requestionner les systèmes pyramidaux et les milles-feuilles des institutions
• Requestionner la notion de dynamique de projet qui écrase la pensée à long terme

f. Comment cesser d’entendre parler des pros de la culture comme des « cultureux » au sein d’une collectivité ? Que faire des « experts » dans les droits culturels ?

• Nous sommes tous « l’expert d’un autre » : tout dépend de la posture qu’on adopte. Il y a ceux qui se prennent pour des experts et ceux qui ne le font pas. La posture « d’expert » ne dépend pas de la quantité/qualité de l’expertise, mais de la façon que «l’expert » a de se positionner par rapport au autres parties prenantes du projet.
• Dans le spectacle vivant : création artistique en tant qu’expérience à vivre et non comme un produit de consommation culturelle. L’expérience de l’art n’est pas passive : l’amateur qui fait l’expérience artistique peut la comprendre, analyser et ressentir par rapport à une simple consommation culturelle. Sur quoi porte l’expertise ? Sur la résultat ou sur le processus ?
• Comment repositionner les professionnels dans un regard croisé : mettre en partage l’expertise avec des regards différents et à des temps différents du processus de production.

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g. Comment partager cette préoccupation / prise de conscience au sein de son équipe et avec nos partenaires ? Comment vulgariser les droits culturels pour élargir le cercle plus rapidement Comment favoriser l’appropriation des droits culturels par tous ?

Le postulat de départ : nous sommes touts engagés dans ce processus mais il n’est pas facile de le partager avec son équipe.
• Trouver des temps de communication (existants ou à créer) avec l’équipe pour faire comprendre qu’il ne s’agit  pas d’ajouter une couche à celles déjà existantes, mais qu’au contraire c’est quelque chose qu’on fait déjà et qui doit être intégré dans les projets dès le départ.
• Créer des outils, des référentiels communs, des techniques, pour se référer au droits culturels dès le début du projet.

h. Quelle réception des personnes avec qui les médiateurs travaillent et comment est-elle prise en compte ?

Si on juge qu’une action est bonne ou pas, c’est par la parole des gens. Alors comment en tenir compte ?
• Tout le travail du médiateur consiste à faire en sorte que les gens puissent affirmer leurs droits culturels
• On arrive comme un maillon de la chaîne et il faut que le travailleur social qui arrive avant ait aussi fait ce travail.
• Face à cette succession de personnes et dispositifs, l’effectivité des droits culturels peut devenir réalité si toutes les étapes du processus se repensent en fonction des droits culturels : la mission politique, ses critères d’évaluation, le cahier des charges, le temps qui est donné à l’action, l’ensemble des acteurs de la chaîne.
Nécessité d’un travail sur la cohérence de l’ensemble et le droit de chacun de participer à l’élaboration des cahiers des charges.