Patrice Meyer-Bisch

pmb100Philosophe, est coordonnateur de l’Institut interdisciplinaire d’éthique et des droits de l’homme (IIEDH) et de la Chaire Unesco pour les droits de l’homme et la démocratie, Université de Fribourg ; fondateur de l’Observatoire de la diversité et des droits culturels (programme de l’IIEDH). Il mène des recherches d’observation/action dans plusieurs pays en Europe, en Afrique de l’Ouest et au Maghreb. Son enseignement porte sur l’ensemble des droits de l’homme dans leurs rapports au politique et à l’économie, en particulier les droits culturels et les droits économiques.

Les sources du désir. Qu’est-ce que le jeune désir ?

Envie ou désir ? Velléité ou force constante ? le désir est à la fois présence et absence, entre vide et plein, comme l’amour et la connaissance.

Le paradoxe du désir de culture est que c’est un désir qui peut s’ignorer. Par où commencer ? Qu’est-ce que le désir d’un jeune (et non pas des jeunes, car ils ne forment pas un collectif), ou qu’est-ce qu’un jeune désir ?

Nous supposons, bien entendu, qu’en réalité un jeune a plus de désir potentiel qu’un adulte et que la question n’est pas de l’« élever » à notre offre culturelle, mais d’apprendre et de tracer ensemble un large éventail de chemins culturels, traversant si possible tout le champ large des savoirs de la vie quotidienne, des activités artistiques et scientifiques. Un jeune désir est un désir qui commence et qui a besoin d’être reconnu par la personne elle-même autant que par son entourage… mais nous ne savons pas d’avance vers quoi il pourra, voudra, se diriger.

Il ne s’agit surtout pas de « consommer » de la culture : ce serait faire rentrer des produits, boucher une béance, non la dynamique du désir est de sortir, de toucher et d’être touché.

En termes de droits culturels : nous allons situer le droit d’admirer et de créer, plus précisément le lien entre admiration et création. Y a-t-il une spécificité du jeune désir ? Et si oui, comment un politique territoriale peut-elle le valoriser au profit de la réalisation des droits culturels de tous ?